La Sophrologie   Publié le 12/09/2004

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La Sophrologie : Introduction.

L'objectif de la sophrologie est de rendre l'individu responsable et autonome, afin qu'il puisse assumer sa vie de manière authentique: les événements et les conditionnements doivent être gérés et non subis.
Rappelez-nous que l'essentiel est la pratique. Tout le reste n'est que bavardage.

SOMMAIRE

SOMMAIRE
Introduction à la sophrologie
Nos pulsions sont plus fortes que notre raison
Réconcilions-nous avec notre corps
Concentrons-nous sur les perceptions
Première semaine Tension-détente
La pause est le moment essentiel de l'exercice
Découvrez votre univers intérieur
L'harmonie de l'esprit
La maladie, réflexe de défense
La sophrologie considère l'individu comme un tout
Soyez positif
Contrôlez les émotions
Apprenez à vous situer dans le temps
Ne négligez plus votre intuition
Une personnalité aux nouvelles dimensions
Mobilisez votre conscience
Le déroulement sophrologique
La sophronisation
Approfondissez la vigilance de votre esprit
Qu'est ce que le niveau sophroliminal?
Comment se reprendre?
Les techniques sophrologiques

Les sentiments, les pensées, les émotions, les angoisses, les inquiétudes, se traduisent, toujours, au niveau du corps, par des tensions. Ces tensions musculaires sont plus ou moins profondes, selon le degré d'intensité et la qualité du facteur qui les déclenche. La peur peut se manifester par des tensions dans la nuque, le dos, les mâchoires. La colère, dans les poings fermés, le front plissé, les lèvres pincées. La joie, dans le «cœur», le ventre, etc.
Le corps est donc, toujours, le siège de ces manifestations, mais nous ne le savons pas, pour la simple et bonne raison que nous ne connaissons pas notre corps!
En effet, l'éducation occidentale privilégie, depuis des siècles, la pensée, en négligeant (en niant même) l'importance du corps. Or, la pensée ne peut maîtriser l'émotion, qui est une pulsion profonde et puissante qu'aucun raisonnement ne peut endiguer.

Nos pulsions sont plus fortes que notre raison

Avez-vous déjà essayé de raisonner un amoureux? Avez-vous déjà essayé de rassurer une personne angoissée, par des «arguments»? C'est inutile.
Par contre, les manifestations corporelles de ces pulsions sont tout à fait contrôlables, par l'intermédiaire de la détente des muscles superficiels et profonds, détente qui va s'étendre à l'esprit, grâce au jeu activateur et désactivateur de tout le système nerveux (formation réticulée, ortho- et para-sympathique, etc.). Ce système réagit en chaîne. Il faut savoir que la montée de l'émotion entraîne la montée des tensions qui, à leur tour, vont amplifier les émotions, et ainsi de suite...
L'inverse est aussi vrai : la détente musculaire va entraîner une détente mentale, un apaisement qui, à leur tour, vont détendre un peu plus le corps, et ainsi de suite... Nous possédons un véritable «thermostat» de l'émotion qui permet de réguler, automatiquement, l'émotion et les tensions qu'elle entraîne... jusqu'à un certain point. Au-delà de cette limite, il faut que nous l'aidions, sinon il peut se dérégler et entraîner des lésions, par mauvaise adaptation. C'est ce «thermostat» (en fait, un homéostat * , l'hypothalamus) qui règle nos fonctions végétatives, notamment en commandant l'hypophyse et la sécrétion des hormones.
Nous pouvons donc agir sur nos mécanismes les plus profonds, les plus végétatifs, les plus automatiques. Cela veut dire, aussi, que si nous n'en sommes pas conscients, nous pouvons les détériorer, sans nous en rendre compte...
J'essaye, au travers de ces explications très simplifiées, de vous engager à prendre vos responsabilités en ce qui vous concerne.

Imaginons que nous sommes tous des vases, de tailles et de formes différentes, ouverts à l'extérieur et aux contenus variés et variables. Si le vase est petit, il est vite plein, il en a rapidement «ras le bol» et la moindre goutte le fait déborder... Pour que ce «vase» ne déborde pas tout le temps (ou qu'il ne casse!), il y a deux solutions.
- La première est celle qui a été préconisée par les différentes écoles actuellement en vigueur, et c'est de vider le vase de son trop-plein, de ses contenus négatifs, afin de faire un peu de place à de nouvelles expériences, et il faudra recommencer (ou ne jamais arrêter!), une fois le vase à nouveau plein...
- L'autre solution est celle que la sophrologie préconise: l'augmentation de la capacité du «vase», son développement. Ce vase symbolique est bien concrétisé par le corps, notre «contenant», celui qui reçoit toutes les informations de l'extérieur, celui que nous «présentons» et, peut-être, celui qui «trinque» le plus...

Réconcilions-nous avec notre corps

Puisqu'il est le contenant de tout notre nous-même, apprenons à le connaître, à l'apprécier, à le savourer même. Non seulement nous ne le connaissons pas, mais on nous a appris que «le silence du corps rassure». Lorsque nous l'entendons, c'est seulement quand il se plaint : «j'ai mal à la tête», «j'ai mal aux dents, aux pieds, au ventre... j'ai mal partout!» «Mon foie? Connais pas!»
Mais, pourquoi n'aurions-nous pas, aussi, «bon à la tête», «bon au ventre», «bon partout»? Pourquoi toujours ce négatif?
N'y a-t-il pas de place, aussi, pour le positif? Je sais bien qu'une éducation bimillénaire, basée sur le péché de la chair, nous a marqués d'une empreinte difficile à effacer. Il ne s'agissait pourtant là que d'une certaine interprétation... Le doute me paraît, aujourd'hui, permis.
Nous avons besoin, à l'époque de changement que nous vivons, de tous nos moyens, de toutes nos capacités, de toutes nos forces, si nous voulons que notre évolution soit marquée par un «plus» et non par un «moins». La mobilisation de notre énergie corporelle dynamisera notre conscience.

Concentrons-nous sur les perceptions

Pour connaître le corps, il faut l'écouter. Pour l'entendre, il faut qu'il «parle».
Aussi allons-nous provoquer des contractions, afin que nous puissions, en nous concentrant, percevoir les sensations activées par ces tensions.
La concentration est nettement améliorée par l'élimination des parasites extérieurs. Un bon moyen pour éliminer ces parasites est de fermer les récepteurs : la vue et l'ouïe, surtout. Pour la vue, c'est relativement facile, il suffit de fermer les yeux. Pour l'ouïe, c'est plus difficile, mais il faudra se fermer mentalement aux bruits extérieurs, pour «entendre» nos sons intérieurs. La concentration nécessite un effort de la volonté et c'est là une excellente occasion de la développer.
On va donc commencer par des exercices très simples de concentration sur les efforts des tensions corporelles et de la détente qui suivra.

Première semaine Tension-détente

Avant de commencer, lisez attentivement ce qui suit, afin de pouvoir le pratiquer sans avoir à rouvrir les yeux.

Installez-vous, confortablement assis sur une chaise, dans une pièce où vous ne risquez pas d'être dérangé pendant une dizaine de minutes (si cela vous paraît, déjà, difficile... il y a les toilettes!).
Fermez les yeux et relâchez-vous, spontanément, autant que possible. Peut-être pouvez-vous sentir les zones de votre corps qui ont du mal à se relâcher? Non? Cela n'est rien, on verra un peu plus tard, lorsque vous vous serez familiarisé avec les messages corporels.
Maintenant, fermez une des mains, serrez bien le poing, en contractant aussi les muscles de l'avant-bras... mais le reste du corps est détendu! Ne serrez pas, par exemple, les mâchoires en même temps! Apprenez à sélectionner vos commandes de tension et de détente.
Relâchez, maintenant, les tensions dans la main et l'avant-bras et, en même temps que vous décontractez cette partie du corps, essayez de vous détendre globalement un peu plus.
Les yeux toujours fermés, accueillez les sensations qui vous parviennent. Donnez un nom à ces messages: chaleur, picotements, fourmillements, pesanteur, légèreté, etc. Comparez ce que vous sentez dans la main et le bras activés avec les sensations dans l'autre membre. Sentez-vous la même chose?
Recommencez cet exercice encore deux fois, en marquant une pause entre les contractions.

La pause est le moment essentiel de l'exercice

Le relâchement musculaire, après la tension, permet un approfondissement, et de la relaxation de tout le corps, et de la détente mentale qui, elle, va favoriser la concentration. Cette concentration, à son tour, va vous permettre le libre choix de votre attention.
Si vous n'avez pas envie de prêter attention aux bruits et à l'agitation extérieure ou à des images qui tentent de s'imposer à vous, il vous suffit de diriger votre concentration sur les sensations que vous venez d'activer.
De plus, cette décontraction après la tension va faciliter votre détente mentale : laissez-vous aller à cette sorte d'engourdissement paisible et intérieur, à cette mise en soi-même, à cette communication intime.

Découvrez votre univers intérieur

Le niveau de vigilance baisse peu à peu et un monde nouveau apparaît alors : votre monde intérieur, animé des murmures profonds de votre être, de la vie.
Faites le même exercice trois fois de l'autre côté. Accueillez les manifestations de cette mobilisation énergétique et chargez-vous de ses bienfaits.
La répétition de cet exercice (plusieurs fois par jour, si possible), simple et rapide, va vous familiariser avec ces mobilisations des niveaux de conscience et avec la concentration, élément clé de la dynamisation de vos ressources.
Une fois cet exercice pratiqué, trois fois de chaque côté et en respectant les pauses, essentielles entre chaque contraction, avec détente physique et mentale, vous allez reprendre le tonus musculaire nécessaire à l'activité et le niveau de vigilance que réclame l'actualité. Pour cela, vous commencez par respirer, amplement, une ou deux fois; vous remuez l'ensemble du corps en partant des pieds, puis les jambes, le dos et les bras en vous étirant, comme si vous veniez de faire une excellente sieste; enfin, vous ouvrez les yeux. Essayez de noter toutes les modifications que ces dix minutes ont pu vous apporter. N'hésitez pas à consigner ces modifications dans un petit carnet personnel qui pourra, par la suite, vous servir de référence.
La simplicité des exercices que je vous propose comporte un risque: c'est justement leur simplicité! Votre mental, votre raison va, probablement, s'offusquer devant une telle simplification. Or, les mécanismes mis en jeu sont beaucoup plus complexes qu'ils ne paraissent à première vue. C'est pour cette raison que je vais vous expliquer, très simplement aussi, ce qui se passe, en réalité.
Il est vrai que l'essentiel est la pratique et le reste bavardage, mais il faut, pour que votre mental accepte cet entraînement, que je vous en donne les raisons «scientifiques», puisque telle est sa façon de fonctionner.
Ces exercices seront pratiqués pendant une semaine.

homéostat : appareil destiné à étudier comment un système d'une certaine complexité, abandonné à lui-même, est capable de rechercher un équilibre prédéterminant.

L'harmonie de l'esprit

Le mot «Sophrologie» a été inventé par Alphonso Caycedo, psychiatre colombien. Étymologiquement, ce mot vient du grec ancien: sos , qui veut dire harmonie, phren, l'esprit, et logos , traité.
La sophrologie serait donc le traité de l'harmonie de l'esprit. D'autres sens ont été, depuis, donnés à ce mot, mais ce n'est pas là le plus important.
Ce qui est, par contre, très intéressant, c'est que, grâce à la sophrologie, nous avons été obligés de modifier notre conception de l'individu, surtout en médecine, mais aussi en pédagogie, en sociologie et même en philosophie.
Il n'y a pas très longtemps encore, le médecin que je suis soignait des maladies; j'avais à traiter des cas, des syndromes. L'évolution de la technologie médicale nous avait obligés à nous spécialiser. Vous rencontrez, à l'heure actuelle, des spécialistes en «nez-gorge-oreilles, en «maladies des reins», etc.
Pourtant, cette optique commence à changer car nous sommes quelques-uns à nous être aperçus que si l'organe était malade, c'était parce que l'individu tout entier était en dysharmonie; le symptôme n'est que la manifestation de cette dysharmonie. On pourrait même dire que le symptôme est la défense de l'individu contre les événements qu'il suit.

La maladie, réflexe de défense

En effet, face aux multiples stress de la vie actuelle, l'individu doit trouver une parade. Il commence donc par utiliser ce qu'il connaît bien : sa raison. Mais lorsque ses arguments ne suffisent plus pour expliquer sa détresse, ses angoisses, ses manques, ses malheurs, il se sent en perdition et se réfugie alors dans la maladie . Il ne faut pas oublier que la maladie, pour aussi dramatique qu'elle soit, représente néanmoins un moyen de se mettre à l'abri, temporairement ou définitivement, de la responsabilité d'assumer sa vie : arrêt de travail, assistance, ordonnances, régimes, etc.
Cela se passe bien entendu dans les «couches profondes» de la conscience et le malade ne le fait pas exprès. Il s'agit d'une réaction innée de survie, d'un réflexe de défense. La fuite peut être la meilleure solution, face à un danger que l'on ne maîtrise pas. Cependant, la fuite peut ne pas être la bonne solution, surtout lorsque les dangers se font de plus en plus nombreux, de plus en plus divers.
Savez-vous quelle est la maladie actuellement la plus répandue dans le monde occidental? La dépression nerveuse! La personne déprimée «abandonne» la partie! Elle se recroqueville sur elle-même, broyant du noir, n'ayant plus de goût à rien, sans projet... autre que celui de disparaître à jamais. Elle a atteint les limites de rupture de son système. Et comment soigne-t-on la dépression réactionnelle? Avec des antidépresseurs, des tranquillisants, des somnifères..., ce ne sont que des palliatifs qui se veulent temporaires, mais dont l'utilisation se prolonge indéfiniment à cause des rechutes. On entre alors dans le domaine de la chronicité et de la médicalisation à outrance.

Et la sophrologie dans tout ça?

La sophrologie considère l'individu comme un tout

Ce tout est constitué de différentes parties ou fonctions. On peut en distinguer quatre essentielles :
- la fonction rationnelle, la plus développée aujourd'hui mais qui a ses limites;
- la fonction sensorielle qui «capte» les choses, les appréhende, représentée par les cinq sens, à laquelle il faut ajouter les perceptions (proprioceptive et intéroceptive );
- la fonction «sentiment», probablement la plus importante et la moins connue, celle qui donne une «valeur» à ce que la sensorialité capte; et la fonction intuitive, la plus profonde, la plus archaïque, celle qui «devine».
La sophrologie utilise la raison mais ne la cultive pas particulièrement, puisque nous fonctionnons presque exclusivement avec elle. La fonction sensorielle est la première que les méthodes sophrologiques vont tenter de réactiver. L'animal que nous étions l'avait très développée. Elle n'est pas du tout incompatible avec la raison, bien au contraire : sans sensorialité, il n'y aurait pas de raison! Le cerveau a besoin de stimulations sensorielles pour exister!
La démarche sophrologique va donc commencer par la prise de conscience de la «corporalité», la réintégration (ou l'intégration!) de cette fonction primordiale, au présent. Cela veut dire qu'au moyen de quelques exercices dynamiques et simples, l'individu va prendre conscience de son potentiel corporel, de l'énergie qu'il possède. I1 va «se rendre compte» qu'il est, aussi, son corps sain, avec tout le positif qu'il recèle.

Soyez positif

Non pas un «positif» à tous prix, mais que votre manière d'être soit affirmation de la vie.
La science actuelle a eu beaucoup trop tendance à mettre en valeur le côté «négatif» des choses, résultat d'une culture «analytico-logique» outrancière. Il s'agit de rétablir l'équilibre, l'harmonie, en rendant au positif la place qu'il mérite. La vie est une affirmation! Qui n'affirme pas la vie, ne vit pas. Qui n'affirme pas son corps, n'a pas de corps.
Une fois la corporalité intégrée grâce à la concentration perceptive au présent, la progression sophrologique propose une intégration de notre présence dans l'espace, de notre participation au monde. Car nous ne sommes pas seulement un corps perçu «du dedans», mais aussi une présence dans l'espace, parmi les autres. Nous participons, toujours au présent, au monde. C'est une affirmation, une réalité. Nous sommes.

Cette prise de conscience de notre présence est une «prise de confiance» extraordinaire. Je peux vous affirmer, pour en avoir fait maintes fois l'expérience, que très peu de gens se sont rendu compte de cette réalité car ils ne se ressentent pas et ne se voient pas! Alors, qui sont-ils? Où sont-ils? Heureusement, il y a les autres! Les autres vont être les témoins de notre existence, les références : «Comment me trouves-tu? Suis-je bien habillé? M'aimes-tu?...» D'où la mode uniforme, les vacances à la Grande Motte , pour rester en foule et ne pas se retrouver seul...
Ces deux premiers temps de la démarche sophrologique sont le point de départ de l'émancipation véritable, du début de l'autonomie, d'une ébauche de la possibilité de responsabilité authentique.

Contrôlez les émotions

Une fois affirmées la sensation et la participation du corps au présent, nous vous proposons d'aller un peu plus loin en intégrant cette fonction fascinante qu'est le sentiment. Quand vous voyez un tableau, c'est d'abord la vue (sensation) qui est «touchée» puis, immédiatement après, le sentiment: vous aimez ou vous n'aimez pas, comme ça, spontanément, sans «raison»! Et ce n'est qu'après que vous pourrez dire, peut-être, pourquoi vous aimez ou non le tableau.
Le sentiment est toute notre subjectivité, c'est-à-dire notre façon naturelle et spontanée de juger, de ressentir, les choses. C'est la «couleur de notre conscience»; le reflet de l'état de conscience dans lequel nous sommes : il y a des jours où l'on voit les choses «en rose», d'autres où tout nous paraît «noir»... Ce phénomène prouve bien que nous captons le monde de manière subjective et non pas objective. Cette appréhension dépend donc, pour une bonne part du sentiment.
Le «moteur» du sentiment est l'émotion qui, nous l'avons vu, joue un rôle primordial dans notre équilibre. Or, l'émotion est spontanée et son contrôle échappe à la raison.
L'entraînement sophrologique va permettre de se rendre compte des « somatisations» de l'émotion c'est-à-dire des régions du corps qui réagissent aux émotions, d'en prendre conscience afin de pouvoir en contrôler les manifestations.
Certaines personnes, ne voulant plus «souffrir», ont décidé d'inhiber toute espèce d'émotion :ils ne ressentent plus rien et restent de marbre devant les événements, quels qu'ils soient. C'est, en effet, une solution...
Nous en préconisons une autre la «localisation» des émotions, afin de les gérer. Savourer les manifestations émotionnelles agréables et neutraliser celles qui nous sont désagréables.
C'est la maîtrise de l'émotion, mais, aussi, la responsabilité, par la capacité de relativiser les choses. Car si le sentiment est immature, on a tendance à «absolutiser» les détails, à donner de l'importance à ce qui n'en a pas, à souffrir pour des queues de poire et à ne pas savourer le réel grandiose.

Apprenez à vous situer dans le temps

Le corps intégré, la participation affirmée et le sentiment maîtrisé, l'individu est alors un autre homme. Il pourra envisager l'avenir sous un autre jour, fort de ses potentialités dynamisées.
C'est la nouvelle étape que propose la sophrologie, avec l'activation du futur, l'affirmation du futur. Vous êtes incapables de construire des projets, au-delà de ceux que vous ne pouvez imaginer, tant que cette maturité n'a pas été atteinte.
A partir de ce nouveau présent, solide, développé et responsable, vous allez pouvoir refaire votre passé, relativiser ce qui avait pu vous sembler, jusqu'alors, important. En effet, la mémoire est la reconstruction du passé, à partir du présent... mais «en reconnaissant le passé comme tel». Il est donc indispensable de structurer d'abord le présent, puisqu'il est le point de référence, le phare qui éclaire le passé. S'il n'est pas «mature», il jugera le passé de manière «infantile», avec un sentiment adolescent, souffrant de nouveau aux moindres événements «traumatisants» de l'enfance.
On constate que la plupart des gens, n'ayant cultivé que le rationnel, souffrent au présent, sont incapables d'affirmer des projets et redoutent l'évocation de leur passé. Avec le développement de la sensorialité, de la réalité existentielle et du sentiment, avec la maîtrise de l'émotion, l'avenir et le passé présentent de nouvelles facettes, à la «taille» du nouveau présent.
C'est un fait, notre système d'éducation a négligé de cultiver, chez chacun d'entre nous, par le corps et le sentiment, le sens de notre propre identité.

Ne négligez plus votre intuition

Cependant, la progression proposée par la sophrologie ne s'arrête pas là. Ce serait insuffisant et par certains aspects dangereux si on ne développe pas, également, une fonction très importante l'intuition.
Certes, tout le monde a de l'intuition, les femmes surtout, mais elle est .souvent étouffée par la rationalité qui met en avant le doute, toujours à la recherche de preuves.
Pourtant, l'intuition permet d'appréhender la vérité, sans participation de la rationalité; c'est une fonction divinatoire... L'intention nous permet même de saisir des «choses» inconcevables, comme l'Espace-Temps quadri-dimensionnel, notion tout à fait scientifique de la physique sub-nucléaire, ou les notions de probabilité, de hasard, de synchronicité, que la raison a beaucoup de mal à se représenter.
L'intuition se manifeste également, comme l'émotion, au niveau du corps, et, comme elle, parfois, sous forme d'images persistantes et d'une sorte de monologue intérieur que l'on écoute... ou que l'on n'écoute pas! Son langage paraît souvent incompréhensible, car c'est un langage symbolique que la raison n'aime pas beaucoup.
Il est, cependant, indispensable de développer cette fonction si l'on veut atteindre à une vie authentique. La maturité acquise par la prise de conscience de la corporalité, de la réalité existentielle dans l'espace et du sentiment, conduit à la personne responsable et autonome. Reste à dépasser encore ce niveau par la transcendance.
La transcendance est ce qui est au-delà de l'expérience. Cela veut dire que nous possédons aussi un potentiel de créativité qui n'est pas seulement celui issu de l'expérience. Nous pouvons créer sans expérience... Nous pouvons aller au-delà de notre expérience. Et c'est l'intuition qui va nous permettre cette transcendance.
En vérité, sommes-nous seulement le fruit de notre expérience vitale? N'avons-nous pas, en nous, très profondément enfouis, les gènes de notre origine primordiale? Nos rêves, parfois, ne nous racontent-ils pas des choses bizarres? Mais ne vous effrayez pas! L'extraordinaire n'est que extra-ordinaire.
Si je vous parle de cela, c'est parce qu'il arrivera, sans doute, une fois votre entraînement bien avancé, un moment où vous désirerez aller plus loin, en savoir plus sur vous-même et ce centre profond qui, parfois, vous «suggère» des choses, vous donne des idées «géniales», étonnantes, vous fait agir de façon inhabituelle, avec la certitude que cela est bien vous-même. Vous voudrez alors, peut-être, communiquer avec votre être profond .

Une personnalité aux nouvelles dimensions

La démarche sophrologique, en développant les potentiels «endormis» de l'individu, permet ainsi un déplacement du centre vital.
Au début, ce centre pourrait être situé au niveau de la raison puisqu'elle seule est développée. Ensuite, et au fur et à mesure que l'être mûrit, le centre vital se «déplace». Lorsque toutes les fonctions sont épanouies, on peut alors parler de centre authentique de la personne.
S'il fallait donner des noms à ces différents centres, je serais tenté d'appeler le «ON», le centre anonyme situé dans la raison.
N'avez-vous, d'ailleurs, pas l'impression que ce ON est ce que l'ON entend toujours lorsqu'une personne parle, un peu comme si elle n'osait pas prendre ses responsabilités!
Ensuite, et une fois la corporalité et le sentiment intégrés, le centre devient plus personnel. Il pourrait alors être nommé le moi.
Enfin, après épanouissement de l'intuition et ouverture à la créativité, le centre vital authentique peut être atteint, c'est le soi.
Schématiquement, voici comment cela pourrait être illustré

Nous retrouvons là, notre «vase», dont l'épanouissement lui donnera une meilleure assise.
La sophrologie est donc le traité de l'harmonie de l'esprit. Par ses techniques et ses méthodes, elle va permettre à l'individu de prendre conscience de ses différentes fonctions, de les intégrer, afin de les maîtriser.

Mobilisez votre conscience

En simplifiant, on peut dire que la conscience a deux grands rôles : «capter», d'une part, les choses, les intégrer, d'autre part, c'est-à-dire les assimiler en les organisant, à la manière de chacun. Elle capte grâce à la lumière de la conscience et organise grâce à sa tonicité.
Mieux nous captons et organisons les choses et plus nous nous approchons de la réalité des choses. Et pour bien le faire il faut, en plus, être attentif, savoir se concentrer.
Attention, se concentrer ne veut pas dire se fermer, s'obnubiler, bien au contraire. Un exemple : pour bien écouter un concert, il faut savoir s'ouvrir à toute la musique et ne pas s'obnubiler sur un violon!
Cette troisième donnée de la conscience est son champ qui peut être «large» ou «étroit», selon ses objectifs.
Lorsque les trois «paramètres» de la force de la conscience sont parfaitement développés, alors, elle est capable d'approcher la réalité du monde. Car il est évident que le monde n'est pas tel que nous le concevons... Nous nous faisons une idée du monde, nous nous le représentons selon notre lumière, tonicité et champ de conscience. Van Gogh, à la fin de sa vie, voyait et peignait le monde avec beaucoup de clarté (soleil) mais moins de formes. Il avait perdu sa tonicité. Il avait une hypotonie de la conscience.
Vous connaissez toutes les difficultés rencontrées par les enquêteurs lorsqu'ils font appel aux témoignages... Personne, ou presque, n'a vu ou entendu les mêmes choses! Faut-il penser que les témoins ont menti? Absolument pas! Ils n'ont pas les mêmes clartés, tonicités et champs de conscience. L'entraînement sophrologique va nous permettre de dynamiser, de mobiliser notre conscience, en développant tous ses paramètres de manière harmonieuse.
Apprendre à mieux vivre, à mieux être, grâce à des techniques et méthodes simples, c'est très exactement le but que je vous propose à l'aide des exercices que je vous présente maintenant.

voir le livre d'Odoul dis-moi où tu as mal, je te dirais pourquoi p23 « le chemin de vie ou la légende personnelle ».

Le déroulement sophrologique

Toutes les techniques et méthodes sophrologiques ont été codifiées selon le même schéma:
- présentation de la méthode,
- acceptation de la méthode,
- sophronisation,
- activation intra-sophronique,
- dé-sophronisation,
- dialogue post-sophronique.

La présentation de la méthode, comme son nom l'indique, est une explication aussi précise que possible du déroulement de la séance, de ses objectifs, des mécanismes impliqués, etc.
L'accord du (ou des) participant est absolument indispensable, étant donné que l'objectif de la sophrologie, je le rappelle, est l'autonomie et la responsabilité de l'individu.
La sophronisation proprement dite comprend deux temps essentiels: la relaxation physique et la détente mentale. Nous verrons en détail ces deux temps.
L'activation intra-sophronique est la réalisation de la méthode choisie, une fois obtenue la relaxation et la détente.
La dé-sophronisation marque la fin de la sophronisation, avec la reprise du tonus musculaire nécessaire à l'activité et le retour au niveau de vigilance requis par l'actualité.
Le dialogue post-sophronique est l'expression, orale ou écrite, du vécu de la séance.

La sophronisation

La sophronisation est donc une relaxation musculaire et une détente mentale.
La relaxation a été codifiée de manière stéréotypée pour pouvoir être acquise très facilement et très rapidement
- installation confortable : debout, assis ou couché,
- fermeture (si possible) des yeux,
- relâchement du corps, de haut en bas. Cela s'avère justifié, neuro-physiologiquement parlant.
Relaxez-vous totalement
Le relâchement commence par le cuir chevelu, le front et les tempes, puis se poursuit par les sourcils, la racine du nez et le nez; les paupières et les globes oculaires; les joues, les mâchoires, les lèvres et l'intérieur même de la bouche, la langue.
Ensuite, décontraction des épaules, des bras, des avant-bras et des mains (la nuque et tout le cou peuvent ainsi se décomprimer).
Puis, relaxation du dos : les omoplates, toute la colonne vertébrale, la région dorsale et lombaire. En même temps que le dos, relâchement de la cage thoracique, de la ceinture et de la région abdominale (le ventre), libérant la respiration.
Ensuite, relaxation du bassin : les fessiers, les hanches, le bas ventre et le plancher du bassin, le périnée.
Enfin, décontraction des cuisses, des genoux, des jambes et des pieds.
Pendant toute la durée de cette relaxation, l'attention est portée sur les différentes sensations perçues, au fur et à mesure que les muscles se relâchent.

Approfondissez la vigilance de votre esprit

Une fois la relaxation musculaire obtenue, il s'agira d'approfondir le niveau de vigilance déjà induit par cette décontraction.
Pour cela, il suffit de fixer l'attention sur la respiration et, surtout, sur l'expiration et se laisser aller au calme induit par le «soupir», tout en approfondissant le niveau de vigilance, par paliers successifs et descendre, ainsi, jusqu'au bord du sommeil
La sophronisation, avec la relaxation et la détente, passe par un niveau de vigilance tout à fait naturel, situé entre veille et sommeil, que nous traversons au moins deux fois par 24 heures, le soir à l'endormissement et le matin au réveil (quatre fois... pour ceux qui font la sieste!). C'est ce qu'on appelle, en sophrologie, le niveau sophroliminal.

Qu'est ce que le niveau sophroliminal?

Ce niveau est tout à fait passionnant, ses caractéristiques bien particulières justifient largement son emploi en sophrologie.
Avant tout, il permet l'intégration, c'est-à-dire que les sensations perçues à ce niveau vont être assimilées. Nous allons pouvoir faire UN avec ces sensations. Au lieu d'«avoir» un corps, nous pourrons «être» notre corps.
I1 permet, d'autre part, l'augmentation de nos capacités d'imagination. La production d'images y est grandement facilitée.
Il développe aussi l'«expectative» , c'est là que nous pouvons «reprendre goût à», «avoir envie de» , trouver ou retrouver nos motivations.
Le «séjour» dans ce niveau est équilibrant, restructurant, apaisant, quelquefois même meilleur que le sommeil, nous le verrons. Il favorise la concentration, faculté dont nous avons tant besoin... et qui nous manque tellement. Il améliore la mémoire, tant celle du passé que celle du présent, pour un nouvel apprentissage.
Il n'a qu'un défaut, c'est de faciliter aussi le conditionnement. C'est un défaut car il met en évidence notre faiblesse, notre malléabilité, mais c'est une qualité si, comme dans le cas de ce guide pratique, vous n'avez à craindre les suggestions de personne... sinon de vous-même. On verra que l'on peut profiter alors de ce «défaut» et le transformer en qualité d'auto-conditionnement positif.
Ce sont ces caractéristiques qui sont à la base des activations intra-sophroniques. On utilisera, chaque fois, telle ou telle caractéristique pour renforcer une qualité.

Comment se reprendre?

La désophronisation est donc le retour à la vigilance et au tonus musculaire nécessaire à l'activité. Il suffit pour cela de respirer, amplement, plusieurs fois, de contracter doucement et progressivement le corps, de bas en haut, des pieds à la tête, et de n'ouvrir les yeux que lorsque l'on est certain d'avoir entièrement récupéré, et le tonus et la vigilance du niveau de veille.
Le dialogue postsophronique est également très important car si l'on n'exprime pas tout le vécu de la séance, il risque de rester dans les archives, sans profit véritable. Alors que l'expression, verbale ou, mieux, écrite, pourra actualiser les bénéfices obtenus.

Les techniques sophrologiques

Elles sont classées en deux grandes catégories :
- les techniques statiques
- et les méthodes dynamiques.

Cette division n'est, en fait, qu'une convention, car toutes les techniques sont dynamiques. Mais certaines ont recours à des mouvements et ce sont celles-là que nous appelons dynamiques. Les autres ne sont dynamiques «qu'en dedans» et ne comportent pas de mouvements.
Comme je vous l'ai dit au début, toutes agissent sur les trois paramètres de notre existence : le présent, d'abord, le futur ensuite, et, enfin le passé. C'est cette chronologie que nous allons suivre en insistant sur les méthodes dynamiques. Nous commencerons donc par la relaxation dynamique du premier degré (une fois bien assimilée la sophronisation simple, voir ci-dessus).
Parallèlement à la pratique de la relaxation dynamique du premier degré, nous activerons la prise de conscience de la sensorialité et du paramètre du présent par des techniques statiques.
Ensuite, nous stimulerons la fonction sentiment dans la relaxation dynamique du deuxième degré et des techniques statiques de prise de conscience et de maîtrise de l'émotion (toujours au présent).
Puis le paramètre du futur par des techniques statiques; enfin, le paramètre du passé, en prenant conscience des différents niveaux de mémoires. Nous terminerons par la prise de conscience de l'intuition, par la stimulation de l'imagination et la relaxation dynamique méditative du troisième degré.

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