Cette semaine, je vous propose de poursuivre la découverte de votre spatialité, de votre présence au monde, de votre participation, avec d'autres exercices. De plus, vous allez apprendre à localiser les manifestations de l'émotion, ce qui sera l'une de vos plus importantes acquisitions. En effet, la pulsion émotionnelle, parce qu'elle est spontanée, ne peut être contrôlée par la raison. La force de l'émotion est telle que vous ne pouvez, trop souvent, que la subir, en «souffrir ». Or, vous avez, maintenant, et grâce à l'intégration de votre corporalité, la possibilité de prendre conscience des manifestations corporelles de l'émotion. Vous parviendrez, dans un deuxième temps, à gérer cette émotion, c'est-à-dire à la vivre telle quelle, si vous le voulez, ou à la neutraliser, si elle vous est pénible, et cela, grâce au corps.
Peut-être vous rendez-vous compte, davantage aujourd'hui, de l'importance du corps, dans votre existence. Avant de passer à la pratique, lisez bien le déroulement de la séance. Debout, après la phase d'échauffement, relâchez bien votre corps, prenez votre position d'équilibre dans votre centre de gravité.
Pratiquez la sophronisation simple, en percevant bien les plus fines sensations corporelles.
Une fois atteint le niveau sophroliminal, essayez, comme la
semaine dernière, de vous visualiser dans l'espace. Vous avez très certainement réalisé des progrès.
Pratiquez l'exercice d'anticipation des mouvements que vous allez effectuer pour vous asseoir puis, asseyez-vous.
Relâchez-vous un eu plus, détendez-vous plus profondément, tout en essayant améliorer votre capacité de vous voir dans l'espace.
Je vous propose d'effectuer, à présent, deux exercices pour affiner, à la fois, votre sensorialité et votre auto-visualisation.
Le premier exercice consiste à lever, lentement, un bras, pendant que vous inspirez, à retenir l'air quelques instants pendant lesquels vous vous visualisez et à baisser le bras, pendant que vous soufflez l'air. Et puisque vous vous voyez dans l'espace, essayez de « pré-voir » le moment exact où votre main va retrouver son point de départ, ainsi que l'endroit précis.
Marquez, comme toujours, une pause entre les exercices pour les apprécier et recommencez encore deux fois le geste.
Ensuite, la même chose avec l'autre bras que vous « suivez des yeux fermés » .
Enfin, avec les deux bras, toujours trois fois, en faisant en sorte qu'ils reviennent à leur position d'origine précise et en même temps. Suivez leur mouvement dans l'espace que vous « palpez » de vos mains. N'hésitez pas à varier les « angles de vision»: profil, loin, près, etc.
Prenez quelques instants de repos, tout en appréciant vos progrès dans le contrôle de la spatialité. Passez en revue aussi vos perceptions, en approfondissant la détente mentale.
Puis, vous allez effectuer le deuxième exercice, celui de I'« arc ».
En inspirant, portez vos mains derrière la nuque; il s'agit en retenant l'air, de tendre tout le corps : le buste et la tête en arrière, les jambes en avant, et vous vous visualisez; à l'expiration, revenez à la position initiale.
Récupérez quelques instants tout en continuant de vous percevoir et de vous voir puis recommencez l'exercice encore deux fois.
Accordez-vous une pause pour ressentir toutes les sensations activées. Appréciez bien votre corps, du dedans et du dehors. Vous êtes bien là!
A présent, laissez de côté cette capacité de vous voir, pour vous consacrer à celle de vous percevoir, du dedans, exclusivement. Vous allez profiter de cette disponibilité pour apprendre à localiser vos émotions.
A ce niveau profond de conscience, souvenez-vous d'une situation qui vous a fait vivre une émotion très agréable. Au début,
prenez un événement très positif, mais qui ne vous implique pas trop affectivement; attendez, pour cela, de savoir contrôler l'émotion...
Par exemple, vous pouvez évoquer le souvenir de la joie ressentie lors d'un résultat favorable à un examen, ou d'une victoire sportive, ou encore lors d'un cadeau que vous avez reçu... ou donné.
Revoyez la scène, revoyez-vous et ressentez l'émotion positive que vous avez vécue.
Puis, revenez aux sensations présentes.
Quelles sont les traces laissées par cette émotion? Où les ressentez-vous? Avec « quoi » ressentez-vous? Savourez encore l'émotion persistante. Des images accompagnent peut-être la sensation? Prenez-en conscience.
Un monologue intérieur s'ajoute peut-être aux sensations et aux images? Prenez-en également conscience.
Enfin, préparez-vous à effectuer la désophronisation, enrichi de toutes ces nouvelles acquisitions... et des traces de l'émotion positive.
Comment vous sentez-vous? Très bien, j'espère!
Notez bien toutes ces impressions.
Ce n'est as tout de savoir où et comment se manifeste l'émotion, encore faut-il la contrôler, c'est-à-dire la savourer pleinement lorsqu'elle est d'intensité et de « coloration » idéales, mais aussi la neutraliser lorsqu'elle est trop forte ou pénible.
Au cours de l'entraînement de la semaine dernière, vous avez appris à connaître les zones de votre corps où l'émotion se manifestait plus volontiers : la gorge, la poitrine, le plexus solaire, etc. Vous avez, sans doute, noté que des images s'associaient à ces sensations et, peut-être aussi, que « vous vous parliez », un peu comme si un monologue intérieur s'installait à votre insu.
Ces manifestations de l'émotion sont très importantes à connaître car, non seulement elles interviennent sur votre psychisme, mais elles déterminent les réactions de votre organisme. Ce sont elles, par exemple, qui vont organiser, par l'intermédiaire de votre cerveau végétatif, la sécrétion des hormones. Vous connaissez l'expression: « faire monter l'adrénaline » !
Si vous ne contrôlez pas ces manifestations, vous risquez de subir les conséquences physiologiques très fâcheuses du stress. De très nombreuses maladies psychosomatiques comme l'ulcère de l'estomac, l'asthme, l'hypertension artérielle,... sont provoquées par le dérèglement répété de notre système neurovégétatif, sous le coup d'émotions violentes non contrôlées.
Et, tout aussi important, ces manifestations de l'émotion influent sur nos expériences suivantes. La colère, par exemple, déclenchée par un événement quelconque, risque de nous rendre « coléreux » dans des situations ultérieures qui n'auront rien à voir avec l'expérience première. C'est d'autant plus important à savoir que certaines manifestations émotionnelles peuvent être déclenchées sans que nous sachions d'où elles viennent. Un mauvais rêve, un cauchemar, peuvent peser négativement sur toute une journée.
Tout ce que je vous dis là est évident et, pourtant, ça n'est jamais enseigné à l'école.
Je vous propose donc d'apprendre à contrôler les manifestations de l'émotion en neutralisant, pour les besoins de cet apprentissage, les manifestations agréables provoquées par le rappel d'un souvenir émotionnel positif.
Vous pourrez vous préparer à cet apprentissage par une sorte de révision des exercices dynamiques des semaines précédentes. Lisez bien la description de l'exercice avant de l'exécuter pour pouvoir vous passer du texte. Debout, vous vous installez confortablement dans cette posture que vous connaissez bien. Faites votre sophronisation en commençant par la relaxation physique, suivie de la détente mentale.
Effectuez maintenant un exercice du premier degré de la relaxation dynamique, accompagné de l'image de l'objet neutre et naturel qui est, habituellement, la vôtre.
Une fois cet exercice exécuté (le haussement des épaules, par exemple, trois fois), savourez toutes les sensations amplifiées, puis remplacez l'image de l'objet neutre par votre propre visualisation dans l'espace et asseyez-vous en « pré-voyant » les mouvements que vous devrez faire pour prendre cette position. Une fois assis, approfondissez votre relaxation et votre détente mentale puis effectuez un exercice du deuxième degré de la relaxation dynamique (la tête, les bras ou l'arc, trois fois).
Abandonnez, à présent, cette auto-visualisation et souvenez-vous d'une situation qui s'est déroulée dans un passé proche ou lointain, au cours de laquelle vous avez ressenti une émotion très agréable et intense. Ressentez bien cette joie, ce plaisir, ce bonheur.
Laissez, ensuite, s'estomper ces images agréables, que vous pourrez toujours réactiver quand vous le voudrez; revenez aux sensations du présent. Savourez bien votre corps, notamment les zones activées par l'émotion positive. Prenez conscience des images
persistantes déclenchées par le souvenir. Prenez conscience également du monologue intérieur que vous entretenez.
il s'agit, maintenant, d'apprendre à « dé-somatiser » les manifestations de l'émotion : concentrez-vous sur une partie de votre corps qui ne participe pas à cette manifestation émotionnelle, les pieds, par exemple. Enregistrez toutes les sensations « neutres » transmises par les orteils, la plante et le dos des pieds, les chevilles, etc. En même temps, revenez à l'image neutre et naturelle que vous avez prise au cours des exercices du premier degré de la relaxation dynamique. Cette image vous servira à neutraliser celles chargées d'émotion du souvenir.
Enfin, et toujours simultanément, pratiquez une respiration synchronique avec un mot de détente et de calme, à chaque expiration, comme vous l'avez déjà fait. Ce mot va vous aider à neutraliser le monologue suscité par le souvenir.
Tâchez de découvrir le meilleur moyen, pour vous, de neutraliser les manifestations de l'émotion : est-ce la concentration sur une partie « neutre » du corps? Est-ce l'image de l'objet neutre? Est ce le mot « calme »? Peut-être les trois? Dans quel ordre chronologique?
Construisez, ainsi, votre propre méthode de neutralisation émotionnelle que vous développerez par l'entraînement pour acquérir un « réflexe salutaire » de neutralisation, en cas d'urgence.
Une fois toute trace d'émotion disparue, effectuez votre désophronisation en revenant au tonus musculaire de l'activité et à la vigilance de l'actualité.
Comment allez-vous?
Notez bien vos impressions et, surtout, quel est votre meilleur moyen de neutralisation.
Certes, cette technique pourra vous paraître frustrante, puisqu'il s'agit de neutraliser un vécu agréable. Mais il s'agit de développer des réflexes de maîtrise émotionnelle pour, grâce à l'entraînement, neutraliser le trac, la peur, l'angoisse, le chagrin qui vous empêchent d'être efficace, la souffrance morale inutile, etc.
Variez les souvenirs en augmentant leur intensité émotionnelle et accélérez le processus de neutralisation, afin que celui-ci soit rapidement efficace.
Grâce à cette technique simple et rapide, vous vous épargnerez bien des contrecoups pénibles et dangereux pour tout votre organisme.
Peut-être vous demandez-vous pourquoi ne pas « travailler » , tout de suite, avec des souvenirs négatifs?
L'expérience nous a démontré que toute activation négative entraînait des répercussions négatives. Si vous réveillez un souvenir douloureux, avant même d'avoir pu le neutraliser, des répercussions négatives se seront déclenchées, risquant de vous perturber bien au-delà de ce qui était prévisible. Or, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de se « rendre malade » inutilement. Et
cela, d'autant plus que les manifestations émotionnelles, qu'elles soient positives ou négatives, se « somatisent » en des régions corporelles de prédilection qu'il suffit de bien connaître pour les prévenir.
Si j'ai pensé à créer cette technique, c'est parce que j'ai eu moi-même besoin d'un outil efficace pour m'aider à maîtriser une sensibilité à fleur de peau qui m 'handicapait trop souvent. J'ai gardé ma sensibilité, mais je n'en souffre plus.
Depuis deux mois, vous vous êtes émancipé par rapport au conditionnement forgé par l'éducation reçue. A partir de ce nouveau présent, vous allez pouvoir envisager un nouveau futur et, surtout, apprendre à réaliser, à l'avance, votre avenir, à le programmer avec précision, afin d'avoir entre les mains tous les atouts nécessaires pour transformer un « rêve » en réalité.
La « futurisation positive va concrétiser, en fait, un phénomène observable chez chacun d'entre nous, celui de l'« expectative », c'est-à-dire de l'« attente », du droit d'espérer.
L'espoir est le moteur de la vie. I1 est souvent, hélas, déçu. Mais, faisons-nous toujours tout ce qu'il faut pour réaliser nos désirs? Nous prenons-nous suffisamment par la main pour assurer, au mieux, la concrétisation de nos espérances? Ne faisons-nous pas, trop souvent, la part belle au hasard et aux autres?
Si nous voulons quelque chose, il faut le préparer avec précision et nous animer de la motivation nécessaire à sa réalisation.
Rappelez-vous que ce sont les images qui déclenchent la mise en action de tout votre organisme. En créant une représentation du futur, vous pouvez vous programmer de manière positive. Lisez bien ceci avant de commencer la séance. Comme d'habitude, nous allons profiter des exercices de relaxation dynamique du premier et du deuxième degré pour approfondir encore la prise de conscience de notre réalité existentielle du présent, mais aussi pour amplifier notre disponibilité à la futurisation positive.
Debout, pratiquez votre sophronisation : relaxation progressive de la tête aux pieds et approfondissement de la détente mentale, grâce à l'expiration. Une fois bien relâché, la respiration libre et la détente mentale acquise, pratiquez un exercice de relaxation dynamique du premier degré, avec une double concentration sur les perceptions et sur l'image naturelle.
Échangez alors l'image naturelle avec celle de vous-même, tel que vous êtes, là où vous êtes. « Pré-voyez » votre changement de position et asseyez-vous confortablement.
Après un temps de récupération, faites un exercice de relaxation dynamique du deuxième degré (l'arc, par exemple), tout en vous percevant et en vous visualisant de mieux en mieux, au présent.
Maintenant, revenez à la perception « du dedans » , et profitez de la disponibilité acquise pour apprendre à futuriser de manière positive.
Imaginez une situation prévue dans un futur proche ou lointain, mais qui se déroulera (n'imaginez pas un voyage aux Antilles s'il n'est pas programmé dans la réalité, si vous n'avez pas le billet du voyage dans votre poche!), en commençant par des projets très simples. Vous pouvez commencer par imaginer votre petit déjeuner du lendemain, ou bien la promenade que vous ferez le dimanche suivant.
Commencez par imaginer le cadre dans lequel va se dérouler ladite situation, en y mettant tout ce que vous avez envie d'y voir : le lieu, l'atmosphère, les couleurs, le temps, etc.
Essayez ensuite de vous y voir, vous-même, tel que vous avez envie d'y être, en forme physiquement et moralement, et évoluant dans ce cadre, en harmonie avec vous-même et avec ce qui vous entoure. Visualisez bien, pendant quelques minutes, cette situation future, précisez les détails qui, d'ailleurs, deviendront plus nets à chaque répétition de cette futurisation.
Laissez ensuite s'estomper ces images que vous pourrez retrouver aussi souvent que vous le désirerez et revenez aux sensations corporelles du présent. Savourez ces sensations agréables, de récupération et de dynamisation à la fois.
Puis, pratiquez la désophronisation, en appréciant ce « retour > au mouvement et à l'actualité.
N'oubliez surtout pas de noter ce que vous venez de vivre.
I1 est possible que vous pratiquiez cette futurisation positive, spontanément, depuis toujours. En effet, c'est une faculté que tous les enfants ont, naturellement. La technique ne s'adresse donc qu'aux personnes qui ont perdu ce don, afin de « retrouver » leur naturel.
Elle peut être très utile pour intensifier la motivation lors de décisions prises, comme dans le cas d'un régime alimentaire (vous vous voyez, dans le futur, avec la « ligne » , avec la silhouette que vous désirez obtenir), pour conforter la décision de ne plus fumer (imaginez-vous alors avec une respiration ample, un souffle retrouvé), etc.
La futurisation positive que vous venez de pratiquer durant une semaine va vous permettre maintenant de pratiquer une sorte d'acceptation progressive d'événements à venir et qui ne sont pas, forcément, positifs. Il s'agit de les dépasser, c'est-à-dire de futuriser, de manière positive, des situations qui se dérouleront après l'événement négatif et de revenir progressivement, vers l'événement à relativiser pour l'accepter.
Lors de la première séance, vous pratiquerez la futurisation positive d'un événement agréable, n'ayant aucun rapport avec l'événement redouté que vous désirez relativiser. Ensuite, lors des séances suivantes, vous futuriserez d'autres situations positives, diverses, dont la date de réalisation se rapproche, peu à peu, de la date de l'événement « fatidique ».
Cette manière d'envisager l'avenir positif dans sa réalité globale permet de ne pas s'obnubiler sur un seul événement négatif sur lequel on buterait comme sur un véritable « mur ».
I1 est évident que l'exercice se fait, toujours, au niveau de vigilance propre à la sophronisation. C'est à ce niveau que l'expectative et l'imagination sont suffisamment amplifiées pour pouvoir être utilisées et pour que ce nouveau regard sur le futur puisse être intégré, peu à peu, au fur et à mesure des séances d'entraînement.
II est conseillé de faire précéder de quelques exercices de relaxation dynamique, premier et deuxième degrés, cette pratique statique.
Cette technique, appelée « sophro-acceptation progressive » est une des techniques les plus utilisées en sophrologie.
La première application, très répandue, concerne la préparation à la naissance, à la maternité et à être père ou mère responsable.
Beaucoup de mamans, conditionnées par notre culture occidentale, redoutent l'accouchement avec la douleur, les accidents, la mort elle-même. Elles en oublient le positif, c'est-à-dire la naissance de leur enfant et leur maternité. On sait, aujourd'hui, l'importance des conditions dans lesquelles se déroule la grossesse, aussi est-il très important de relativiser l'accouchement qui n'est qu'un « épiphénomène » dans un processus extraordinaire et merveilleux. J'ai pourtant rencontré des mamans « enceintes de leur accouchement » et non pas d'un bébé!
Dans la préparation à la naissance, la sophro-acceptation progressive permet de « visualiser » l'enfant à trois mois, pour commencer, puis à deux mois, à un mois, à quinze jours, avant de futuriser, positivement, l'accouchement lui-même.
L'accouchement, ainsi relativisé, n'apparaît plus que comme un épisode, certes obligatoire, mais secondaire par rapport à l'avenir de l'enfant, à la maternité, au fait d'être parent et le rôle du père, souvent négligé dans un passé récent, est remis en lumière.
La sophro-acceptation progressive est également utilisée avec succès dans les préparations sportives où, on le sait, des problèmes liés aux complexes de défaite (ou de victoire!), à l'anxiété, à l'inhibition, etc., se posent souvent. Là encore, il s'agira de futuriser des événements positifs postérieurs à la compétition à venir et rétablir ainsi la relativité.
Cette technique trouve également sa place dans la préparation aux différents examens; elle les relativise, « désinhibe » et calme l'angoisse ressentie.
Toutes les épreuves redoutées peuvent bénéficier de cette technique, simple, efficace, rapide: préparation aux interventions chirurgicales, dentaires, préparation à l'acceptation d'une prothèse, préparation à une conférence, etc.
N'hésitez pas à vous entraîner avec cette méthode, même si vous n'avez rien de « grave » en perspective. Il se pourrait qu'un jour vous ayez à l'utiliser, ne serait-ce que pour accepter, progressivement, la visite prochaine de votre belle-mère...!
L'entraînement à la futurisation positive permet encore d'éveiller la volonté de dénouer certaines situations conflictuelles que nous connaissons bien, car elles se répètent inlassablement, quotidiennement, et devant lesquelles notre raison s'avère impuissante.
Quelle est la maman qui n'a pas eu des problèmes avec l'un ou l'autre de ses enfants, au moment des repas, pour le rangement d'une chambre, pour l'heure du coucher, etc ...?
Quel est le mari qui n'a pas eu de conflits avec son épouse, à propos du programme du samedi ou du dimanche...?
Quel est le patron qui n'a pas de problème avec sa secrétaire et quelle est la secrétaire qui ne se heurte jamais avec son patron? Quel est le professeur qui ignore les conflits avec tel ou tel élève... et inversement?
Généralement, nous attendons une solution de la raison, qui s'empresse, d'ailleurs, de réclamer le changement d'attitude... de l'autre! D'où l'impossibilité de résoudre ces conflits qui s'éternisent, tournent à l'agressivité et au drame.
La technique que je vous propose demande, simplement, une ouverture d'esprit de votre part, un certain « laisser-faire », l'attente d'une solution que vous trouverez en vous-même, mais qui n'est peut-être pas rationnelle... Le seul critère à retenir est que le bénéficiaire soit... vous-même. Quelle que soit la solution (vous ne la connaissez pas encore...), le résultat doit vous permettre d'être mieux, vous-même, la prochaine fois! Avant de pratiquer, lisez bien le texte. Profitez de chaque entraînement pour faire une révision et une répétition des exercices de relaxation dynamique des premier et deuxième degrés que vous connaissez bien.
Debout, et après un échauffement corporel, faites votre sophronisation.
Une fois atteint le niveau de vigilance profond, prenez l'image de votre objet naturel et effectuez un des exercices du premier degré de la relaxation dynamique, en appréciant toutes les sensations activées.
Laissez, ensuite, l'image naturelle, remplacez-la par votre propre visualisation dans l'espace et effectuez un exercice du deuxième degré de la relaxation dynamique, en position assise ou debout, comme vous voudrez.
Abandonnez cet exercice et prenez une position confortable.
Profondément relâché et détendu, représentez-vous la situation conflictuelle que vous connaissez bien pour la vivre quotidiennement. Revivez-la un court instant, en relevant le désagréable, mais aussi le ridicule des différents comportements.
Revenez alors aux sensations corporelles du présent (si le besoin s'en fait sentir, vous pouvez neutraliser toute trace de manifestation émotionnelle négative).
Imaginez, maintenant, la même scène, dans un futur très proche, mais au cours de laquelle vous désirez être, vous-même, parfaitement bien... Ne soyez pas surpris si la scène se déroule tout à fait différemment, si l'humour s'en mêle, si c'est la fuite qui se présente comme solution idéale, etc. Savourez cette situation à venir, transformée, agréable, sans conflit...
Revenez, enfin, aux perceptions corporelles du présent et, après les avoir savourées, pratiquez votre désophronisation.
Alors, qu'en pensez-vous?
Notez bien tous les détails de vos différentes « découvertes »...
Cette technique, très simple, permet de résoudre bien des petits conflits où la seule raison, armée de son orgueil, n'avait pas trouvé de solution satisfaisante jusqu'alors.
Sans compter que si, la prochaine fois, vous appliquez votre solution, l'« autre » ne s'en trouvera que plus désarmé et aura tendance, lui aussi, à modifier son comportement...
Une maman me racontait, récemment, avoir pratiqué cette technique pour résoudre le problème insoluble posé par son fils de sept ans, qui refusait de manger à midi, provoquant retards à l'école, colères, punitions, etc. «J'avais tout essayé », me confiat-elle. Quelle ne fut pas sa surprise de se voir, dans la situation future, dans sa chambre, en train de lire une revue... Elle dut recommencer plusieurs fois la technique pour se convaincre qu'il s'agissait bien de la même situation... Elle mit en pratique cette solution : après avoir installé son fils devant son assiette... elle partit dans sa chambre lire une revue! Il ne fallut pas plus de trois jours pour que son fils termine rapidement son déjeuner et vienne la rejoindre...
Cet exercice pourrait être considéré comme faisant partie du premier degré de la relaxation dynamique, puisqu'il permet la prise de conscience, encore plus fine, de la sensorialité. Mais nous allons utiliser, en plus, la visualisation du deuxième degré, pour mieux saisir ces cinq sens, qui lient la conscience au monde.
Enfin, c'est une préparation à la méditation, que nous verrons plus loin (troisième degré de la relaxation dynamique).
En fait, il s'agit d'un exercice extraordinaire et qui peut, à lui seul, résumer les trois degrés de la relaxation dynamique. Pour bien le pratiquer, il vous aura .fallu tout l'entraînement qui a précédé car une grande concentration est nécessaire, de même qu'une certaine aptitude à « laisser faire » , « laisser venir » ce que chaque sens va susciter en vous.
Nous allons donc, si vous le voulez bien, reprendre, encore une fois, un exercice du premier degré, un exercice du deuxième, avant d'activer chacun de nos cinq sens, pour en prendre conscience et les intégrer.
Je vais vous décrire la méditation sur les cinq sens, mais peut-être aurez-vous intérêt à ne travailler que sur un seul sens par séance, afin de prendre le temps nécessaire à son intégration. Lisez bien le texte, avant de pratiquer. Placez-vous en position debout, effectuez quelques mouvements d'échauffement, installez-vous bien dans votre centre de gravité (dans le bassin), et faites votre sophronisation simple. Relâchez votre corps de la tête aux pieds, en prenant conscience de toutes les modifications qu'entraîne une telle relaxation, puis approfondissez votre niveau de vigilance grâce à l'expiration.
Effectuez alors un des exercices du premier degré (le poids, l'extension, la rotation du buste, le haussement des épaules, etc.), tout en affinant votre concentration sur les perceptions corporelles et sur l'image de votre objet neutre et naturel.
Après une pause marquée à la fin de l'exercice, changez l'image de l'objet en votre propre visualisation dans l'espace, prévoyez les mouvements que vous allez effectuer pour vous asseoir, puis asseyez-vous confortablement.
Essayez tout particulièrement de voir votre visage. Curieusement, c'est l'endroit le plus difficile à visualiser... pour la plupart des gens!
Puis vous allez consacrer quelques minutes à chacun de vos sens.
Voyez vos paupières fermées qui cachent, juste derrière elles, vos globes oculaires. Si vous les bougez horizontalement, vous les sentirez. Imaginez ce qu'ils verraient si les paupières étaient ouvertes. De même, verticalement. Vous pouvez, aussi, faire des « ronds » . Vos yeux sont les organes de la vue.
Qu'est-ce que la vue?
Laissez venir ce que la vue peut susciter en vous.
Laissez maintenant vos yeux, descendez le long de votre visage et essayez de visualiser votre nez, de face, de profil. En même temps, sentez l'air qui pénètre dans vos narines, plus frais à l'entrée qu'à la sortie. Cet air est porteur de senteurs.
Où se trouve l'odorat, avec quoi sentez-vous? Quels parfums distinguez-vous?
Laissez venir ce que l'odorat engendre en vous.
Après quelques minutes consacrées à l'odorat, « voyez » votre bouche, vos lèvres. Imaginez l'intérieur de la cavité buccale, vos dents, votre palais, la langue.
Qu'est-ce que le goût? Goûtez bien votre salive : elle contient les composantes du goût le salé, le sucré, l'acide et l'amer.
Avec quoi goûtez-vous? Y a-t-il un rapport entre l'odorat et le goût?
Laissez venir ce que le goût peut susciter en vous.
Essayez de visualiser vos oreilles, de chaque côté de votre tête. Écoutez les sons qui y pénètrent, à gauche, à droite. Qu'entendez-vous? Écoutez bien les sons lointains, à peine audibles. Peut-être même pourrez-vous entendre le silence dans lequel se meuvent les sons!
Qu'est-ce que l'ouïe suscite en vous?
Prenez conscience du toucher, en fixant votre attention sur vos mains, sur vos doigts, sur la pulpe des doigts. S'ils sont placés sur les cuisses, sentez le tissu de vos vêtements. Au fait, vos doigts touchent le tissu ou sont touchés par le tissu?
Et puis, tout votre corps touche et est touché, par les vêtements, certes... mais les parties découvertes?
Qu'est-ce que le toucher suscite en vous?
Une fois terminée votre méditation sur les cinq (ou sur un) sens, et avant de pratiquer la désophronisation, faites une synthèse de vos découvertes.
Cet exercice nous a beaucoup appris... Par exemple, la répétition de la méditation sur l'ouïe améliore, de façon évidente, la capacité d'entendre et, surtout, d'écouter...! Or, l'écoute est absolument indispensable à une véritable communication. Hélas...! La méditation sur la vue est maintenant utilisée dans les rééducations oculaires, etc.