Bailler fait du Bien   Publié le 25/10/2005


Bâiller fait du bien

Le rôle des bâillements reste mal élucidé, mais ils provoquent néanmoins une "sensation de bien être" pouvant être liée à une libération par le corps de substances naturelles agréables, les endorphines, et une stimulation de la vigilance, selon une communication présentée lundi à la 59e édition des Entretiens de Bichat.

L'homme, comme tous les mammifères, même les animaux beaucoup moins évolués, bâillent, rappelle le Dr Pascal Corlieu (ORL, hôpital Cochin, Paris) dans une communication sur "le bâillement normal et pathologique" à cette manifestation de formation médicale continue organisée à Paris du 12 au 17 septembre par L'Expansion scientifique française.

Les circonstances provoquant de tels "phénomènes réflexes archaïques" sont diverses, qu'il s'agisse de la baisse de vigilance, de la faim et d'un "phénomène très curieux, l'entraînement mimétique ou sorte de contagion du bâillement", relève ce spécialiste. Voir quelqu'un bâiller, ou même le simple fait d'évoquer les bâillements, peut déclencher des bâillements dans l'entourage dans les minutes qui suivent.

"Le facteur déclenchant le plus fréquent concerne la baisse de la vigilance liée à la fatigue, au désintérêt ou à la période précédant le sommeil. Mais il existe aussi des baîllements au réveil, associés à des étirements ou pandiculation", note-t-il. Un phénomène que l'on observe facilement chez le chat ou le chien.

Dans les situations à risque (au volant par exemple), bâiller peut déclencher une salutaire réaction d'alerte.

Bâiller permet en outre de rétablir l'équilibre de la pression dans l'oreille avec la pression atmosphérique, comme on peut l'expérimenter au cours d'un voyage en avion.

Mais la survenue de bâillements irrépressibles peut constituer un handicap et amener à consulter. Ce signe souvent négligé peut être révélateur d'un certain nombres de pathologies, par exemple une hypertension intracranienne liée à une tumeur.

Ils peuvent aussi être un témoin de l'efficacité d'un traitement. Ils disparaissent en effet dans certaines maladies comme la maladie de Parkinson.

"Leur réapparition est donc un témoin de l'efficacité thérapeutique et leur disparition peut signifier l'échappement thérapeutique" (la perte d'action du traitement), selon le Dr Corlieu.


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